Une histoire de famille

Écho : « Notre histoire familiale est dense, nous aimerions consolider les liens au sein de la fratrie devenue adulte et répartie aux quatre coins de la France, éclaircir avec nos parents certains points, source de tensions passées qui résonnent encore aujourd’hui… »

Le temps passe et avec, la conscience de la finitude mais aussi des éternels recommencements. Travailler le récit familial en Thérapie, c’est convoquer de nouvelles histoires, des lectures parfois plus douces autour des événements marquants de l’enfance, de l’adolescence, et leurs impacts au présent.

Parents et enfants adultes revisitent ensemble les places, les fonctions occupées par chacun (e)s, avec pour objectif resserrer les liens, prendre soin des empreintes indélébiles et ouvrir des nouvelles perspectives relationnelles.

Le travail s’installe au rythme des disponibilités et en fonction des distances géographiques, il ouvre un espace introspectif libre d’adhésion pour chaque membre de la famille, avec possibilité de convoquer la présence malgré l’absence.

Ces trois dernières années, J’ai pu accompagner des familles sur la relecture de leurs histoires, des tempêtes traversées, des éclaircies oubliées, des arcs en ciel dévoilés…les rencontres sont pour moi des moments suspendus, une immersion dans le terreau des constructions identitaires de chaque membre. Mon travail consiste à les soutenir dans leur recherche de sens autour du récit familial…J’ouvre un espace sécure où les langues délient les maux et prononcent des mots ressources, de ceux dont on oublie parfois jusqu’à l’existence, comme encapsulés dans le silence d’un adage hérité

Pour exemple : les non-dits, pour beaucoup d’entre nous, font partie du terreau familial. Il arrive parfois qu’un parent me sollicite pour explorer avec ses enfants devenus adultes, leurs perceptions, leurs capacités à entendre une vision alternative de l’histoire telle que chacun se la raconte. Aborder un sujet sensible nécessite de vérifier la capacité de chacun à vivre la notion d’altérité.

Comment permettre l’expression d’une parole parfois difficilement entendable car elle suppose de griser la représentation trop idéalisée d’un parent ? Il s’agit alors d’introduire une version moins dualiste de la coparentalité ou seul l’un des deux revêt l’habit parfait, tandis que l’autre fait office de mauvais objet. L’approche systémique convoque alors une notion beaucoup + circulaire de l’agencement des rôles parentaux et vient interroger les effets sur la fratrie.